Les Rencontres nationales du transport public se sont déroulées à Marseille du 10 au 12 octobre. L’occasion, à l’heure des Assises de la mobilité, de débattre de la mobilité de demain : connectée, électrique, autonome et partagée.
Les Rencontres nationales du transport public qui s’ouvraient le 10 octobre pendant trois jours à Marseille ont été l’occasion de débattre des grands enjeux de la mobilité de demain. Elles se sont s’inscrite sur fond des Assises de la mobilité, lancées le 19 septembre et qui doivent durer trois mois. Avec deux lignes directrices. Une, la réorientation vers les transports de la vie quotidienne annoncée par Emmanuel Macron le 1er juillet. Deux, la contrainte budgétaire.
D’où l’appel de la ministre des Transports à tirer parti de l’existant (par exemple en utilisant mieux les véhicules dont le taux d’occupation dépasse à peine plus d’un passager en ville) et à tirer parti de l’innovation pour inventer de nouveaux services de mobilité. Le mouvement est déjà lancé. Covoiturage, transport à la demande, VTC, vélos en libre service… sont autant de services qui complètent à bon prix l’offre traditionnelle des transports publics.
Les opérateurs n’ont pas attendu pour se lancer dans des expérimentations, avec de nouvelles motorisations (en particulier électriques), la navette autonome (acheter le magazine pour voir page 56), ou pour multiplier les partenariats avec les start-up qui leur ouvrent de nouveaux horizons. « Demain, la mobilité sera de plus en plus connectée, de plus en plus électrique, de plus en plus autonome et de plus en plus partagée », résume Frédéric Baverez, le directeur général Keolis France, qui est aussi le président du GIE Objectif Transport Public.
Si la profession a un rôle majeur à jouer, l’État entend jouer le sien en aidant à la structuration de quelques filières, tout particulièrement celles du véhicule autonome, de l’hydrogène et de l’électrique. Le gouvernement souhaite aussi avancer sur le sujet de l’ouverture des données. Là encore sans attendre, la SNCF, la RATP, Transdev et Blablacar ont commencé à travailler ensemble à une mise en commun de leurs données, comme l’a révélé Les Échos du 31 août. L’objectif est de s’allier pour contrer la puissance de frappe des Gafa. À terme, cet agrégateur de dimension nationale pourrait s’ouvrir à d’autres opérateurs, ce qui répondrait aux attentes des pouvoirs publics. Des applications pourraient alors voir le jour, permettant de faire des recherches d’itinéraires indépendamment de l’opérateur, intégrant les différentes solutions, autopartage, covoiturage, transport à la demande, vélos en libre service, cars… et offrant un « package de mobilité ». Avec peut-être un jour un paiement à la prestation (et non plus au transporteur).
Les collectivités locales cherchent aussi à booster l’ouverture des données. Et se placent parfois même en première ligne. C’est le cas de Dijon Métropole qui veut inventer la ville intelligente de deuxième génération avec l’aide du groupement Bouygues et EDF. Grâce à la connexion des objets et la géolocalisation, il sera possible, espère la métropole, d’accéder à toutes les données publiques, de déclencher des interventions à distance, et in fine d’abaisser les coûts. La troisième révolution des transports évoquée par le gouvernement est en marche.
La ville intelligente se dessine à Dijon
Dijon Métropole souhaite disposer d’un outil centralisé et connecté pour gérer les équipements publics. La métropole a confié cette mission à un consortium mené par Bouygues et EDF dans le cadre d’un contrat de 12ans. Traduction côté transports : des carrefours « intelligents » permettront notamment de mieux réguler le trafic.
La smart city : tout le monde en parle, Dijon la prépare. C’est en substance le message délivré lors de l’annonce le 7 septembre du projet de ville intelligente de Dijon Métropole. Si de nombreuses villes à travers le monde ont déjà engagé leur révolution numérique, « il s’agit d’une première en France et probablement dans le monde, car c’est la première fois que l’on met en place un outil centralisé et connecté de gestion des équipements publics », assure Bruno Hervet, vice-président exécutif Smart & Resourceful Cities chez Suez Groupe. À Dijon, la ville intelligente