Pour le constructeur italien AnsaldoBreda, repris par Hitachi, ces deux dernières décennies auront été marquées par la fourniture de plusieurs séries de trains tellement défectueux qu’ils ont été retirés de service après une carrière très brève. Mais cet été, deux de ces séries ont trouvé des repreneurs : les automoteurs diesels IC2 livrés aux DSB (Chemins de fer de l’État danois) et les trains à grande vitesse Fyra V250 destinés à l’origine aux relations Belgique – Pays-Bas. Si le scandale à 80 millions d’euros autour des 23 rames diesels bicaisses IC2 achetés par les DSB a fait beaucoup de bruit, l’accord conclu à la mi-juin pour leur vente a été très discret. L’acheteur, qui n’est pas danois, reprend 15 de ces rames pour un montant certainement supérieur à leur valeur comptable, égale à zéro ! Trois rames seront reprises dans un premier temps, les 12 autres devant suivre en cas d’homologation concluante. Parmi les huit rames restantes, une partira pour le musée danois des Chemins de fer et les sept autres seront cannibalisées pour fournir des pièces de rechange aux rames quadricaisses IC4, également produites par AnsaldoBreda, qui restent pour l’instant en service.
Plus au sud, selon une publication en août au Journal officiel de l’Union européenne, Trenitalia a acquis sans appel d’offres, et à des conditions très avantageuses, 17 des 19 trains à grande vitesse Fyra V250 (les deux restants devant être cannibalisés). À noter que ces trains avaient été rachetés par AnsaldoBreda après avoir été refusés par la SNCB et NS International, puis étaient restés propriétés de l’ancienne maison mère Finmeccanica après le rachat du constructeur par Hitachi. Du fait que les réseaux ferrés belge et italien ont fait les mêmes choix en matière de tensions d’alimentation (3 kV continu sur réseau classique et 25 kV 50 Hz sur LGV), les V250 se prêtent tout à fait à une exploitation sur la Péninsule.