Vingt ans après son lancement le 2 juin 1996, Thalys a réussi sa mutation selon sa directrice générale, Agnès Ogier. À la société d’exploitation Thalys International, dont les trains relient à grande vitesse Paris et Bruxelles aux Pays-Bas et au bassin de Cologne, s’est ajoutée le 31 mars 2015 une entreprise ferroviaire de plein exercice, THI Factory. Si Thalys estime être sur un marché potentiellement porteur, son développement a subi plusieurs coups d’arrêts ces derniers mois, avec les effets directs ou indirects des attentats, des grèves et des inondations. Tout en lançant ses propres trains low cost, baptisés Izy, le 1er avril dernier. Parmi ses projets, Thalys envisage d’entamer d’ici un an la rénovation de ses rames, qui viennent d’être équipées d’une deuxième génération de Wi-Fi. Et autre étape importante : à la fin de l’année, l’entreprise ferroviaire cesse d’avoir recours aux prestations de la DB sur le réseau allemand, ce qui devrait lui permettre de réaliser des économies.
Une entreprise ferroviaire plus réactive
Comme Eurostar cinq ans auparavant, Thalys est devenu une entreprise ferroviaire de plein exercice le 31 mars 2015. Les deux actionnaires, la SNCF et la SNCB, détiennent respectivement 60 % et 40 % des parts de cette entreprise baptisée THI Factory. Ce qui donne le leadership à la SNCF, comme c’est le cas chez Eurostar. Cette évolution permet à Thalys de piloter directement sa production et d’être plus réactif et efficace. Thalys emploie directement ses 600 salariés et est devenu propriétaire de ses 26 rames rouges, dont il contrôle la maintenance, principalement assurée à Forest, à la sortie sud de Bruxelles. Sur les réseaux français et belge, l’entreprise ferroviaire agit de façon autonome. Aux Pays-Bas, rien ne change : elle travaille toujours en coopération avec les Chemins de fer néerlandais (NS). Puis les coûts et les recettes sont partagés entre les deux entités. En Allemagne, la DB fournit jusqu’à présent les agents à bord du train et les conducteurs, une prestation assurée pour le compte de Thalys. Cette coopération doit prendre fin à la fin de cette année. SVDE (SNCF Voyages Deutschland), qui détient un certificat de sécurité, prendra le relais sur le réseau allemand, permettant à la compagnie francobelge d’y être autonome et d’assurer une meilleure maîtrise des coûts qu’en faisant appel à un prestataire. Mais de quel ordre sera l’économie réalisée ? Agnès Ogier, qui a pris la tête de Thalys il y a un an et a donc piloté cette mutation, ne nous a pas donné plus de détails.
Un personnel polyglotte et volontaire
Quatre pays traversés, pour trois langues de rigueur : le français, le néerlandais et l’allemand. Plus l’anglais, pour faire plus international. Car si 40 % des voyageurs sur Thalys viennent de France et que le cumul de ceux venant de Belgique, des Pays-Bas ou