Après 25 ans de travaux, le dernier des grands projets d’infrastructure de la réunification est enfin achevé outre-Rhin. Les deux grandes villes allemandes, Berlin et Munich, sont désormais reliées en train en moins de quatre heures. Il fallait plus de six heures auparavant pour faire 500 kilomètres ! La ligne comprend une section neuve (NBS) de LGV sur 230 km, une des plus rapide du pays (avec la NBS Cologne – Francfort) puisqu’on pourra y rouler à 300 km/h, le reste de la ligne ayant été agrandie ou modernisée. Il s’agit aussi de la LGV la plus chère jamais construite sur le réseau allemand (deux milliards d’euros). L’ensemble ce grand projet d’infrastructures, le huitième dans le « Plan reconstruction de la RDA », a coûté dix milliards d’euros (37 ponts et 27 tunnels neufs).
L’ouverture commerciale, le 10 décembre, va bouleverser le trafic entre la capitale fédérale et la capitale bavaroise. Les compagnies aériennes s’attendent notamment à une forte baisse du nombre de passagers d’environ 25 %. La durée du voyage en train, centre à centre, rend le train très avantageux par rapport à l’avion (actuellement 500 000 passagers par an). Selon les experts, la part de marché de la compagnie ferroviaire allemande, Deutsche Bahn, devrait passer de 15 à 40 % sur le Berlin – Munich et même à 70 % sur l’axe Berlin – Nuremberg, où les lignes aériennes pourraient être fermées. La ligne a été également aménagée pour accueillir le trafic marchandises.
Les prix vont augmenter de 132 à 150 euros pour le tarif classique (+13,6 %), ce qui a valu à la DB des reproches de la part des associations d’usagers. Selon la DB, cette augmentation est entièrement justifiée. « Les investissements ont été énormes sur cette ligne et l’offre s’est considérablement améliorée », rétorque un porte-parole.