Plus d’un observateur y voit une illustration des contradictions de Donald Trump, promettant d’améliorer les infrastructures américaines, y compris ferroviaires tout en étant lié aux lobbys pétroliers. Toujours est-il qu’en n’accordant pas dans les délais prévus le financement fédéral de 647 millions de dollars (610 millions d’euros) pour l’électrification de la ligne Caltrain, en Californie, l’administration Trump met non seulement dans l’embarras les responsables de la modernisation des trains de banlieue au sud de San Francisco, mais compromet également le projet de train à grande vitesse californien.
En septembre dernier, Caltrain avait signé pour 1,3 milliard de dollars (1,23 milliard d’euros) de contrats avec Balfour Beatty, pour l’électrification des 82 km entre San Francisco et San José, et Stadler, pour la fourniture de 16 automotrices de six caisses à deux niveaux par une usine à construire aux Etats-Unis. Mais sous condition d’un financement fédéral pour pouvoir donner le feu vert au 1er mars de cette année.
Or le 17 février, la Federal Transit Administration (FTA) annonçait que l’octroi de la subvention fédérale serait retardé jusqu’à ce que le président Trump finalise sa proposition de budget au Congrès. Face à ce qui, dans le meilleur des cas, se présente comme un contretemps, Caltrain a repoussé au 30 juin sa décision de donner le feu vert à la modernisation de son réseau suburbain, le septième des Etats- Unis avec plus de 60 000 voyageurs par jour. Une décision qui devrait renchérir le projet de 20 millions de dollars (18,9 millions d’euros), mais qui est également capitale pour l’avenir du projet de liaison ferroviaire à grande vitesse en Californie. En effet, les premiers kilomètres de la ligne Caltrain au sud de San Francisco doivent être empruntés par les trains à grande vitesse – électriques – vers Los Angeles, voire San Diego, via la presqu’île entre le Pacifique et la baie. Un itinéraire plus direct, de centre-ville à centre-ville, que celui des trains Amtrak actuels, qui ne desservent pas San Francisco même, mais Oakland, de l’autre côté de la baie.