Après Bordeaux, Dijon, Lyon, Rennes, Pagny et Strasbourg, c’est au tour de Paris d’entrer dans l’ère de la centralisation de la gestion des circulations ferroviaires. Et c’est en un week-end, les 18 et 19 mars, que la gestion des circulations de la gare de Paris-Lyon va faire ce saut technologique, en passant d’un poste d’aiguillage datant de 1933 à un système ultramoderne. Ce changement de « tour de contrôle » va nécessiter l’interruption de toutes les circulations pendant 48 heures dans une des principales gares parisiennes, qui voit arriver ou partir quelque 980 trains par jour en semaine (420 RER D, 200 TGV, 100 manoeuvres et 260 TER ou Intercités). Une opération à 200 millions d’euros mobilisant 400 agents de SNCF Réseau ainsi que les entreprises Ansaldo, Atos, Ineo, Legrand et Thales.
Quatre ans d’études et de conception, puis quatre ans de travaux seront couronnés par l’opération, au terme de laquelle les deux postes de la gare parisienne seront remplacés par le nouveau poste de Vigneux-sur- Seine, en banlieue, qui reprendra à terme les circulations entre Paris et Laroche-Migennes. Réalisée dans le cadre de la centralisation de la gestion des circulations ferroviaires à l’échelle nationale (16 postes), l’opération de la gare de Paris-Lyon se distingue des autres basculements, plus progressifs, par son ampleur. Pour autant, « la gare de Lyon ne sera pas fermée, même s’il n’y aura pas de train », a précisé Patrick Jeantet, PDG de SNCF Réseau. Du moins, la gare restera ouverte commercialement avec 500 agents commerciaux et plus de 200 « gilets rouges ».
Priorité a été donnée à l’information, parfois très en amont. En particulier, sur les billets de TGV valables les 18 et 19, ce sont les noms des gares franciliennes de substitution qui figurent en lieu et place de la gare de Paris-Lyon. Les TGV, qui transportent 300 000 voyageurs un weekend normal, bénéficieront en effet d’un plan de transport spécial, qui verra les trains arriver ou partir des gares Aéroport- Charles-de-Gaulle-2 pour Marseille et la Côte d’Azur, Marnela- Vallée pour Lyon, Paris-Est pour la Suisse, Versailles-Chantiers pour les Alpes et Paris- Montparnasse pour l’Occitanie. En revanche, pour le RER D et la ligne R du Transilien, qui transportent 100 000 voyageurs par jour le week-end, soit six fois moins qu’en semaine, aucun train ne circulera entre Châtelet-Les Halles et Villeneuve- Saint-Georges.
Mais moyennant un changement à Juvisy, il sera toujours possible de rejoindre le RER C. De plus, le covoiturage de proximité iDVroom sera pris en charge par la SNCF. Aussi spectaculaire soit-elle, l’opération de 48 heures autour de la gare de Paris-Lyon n’est pas la seule planifiée autour de Paris en matière de gestion de la circulation des trains. Toujours en mars, une semaine plus tôt, une interruption de 18 heures aura lieu sur la branche entre Aulnay-sous-Bois et l’aéroport CDG dans le cadre du basculement du réseau de Paris-Nord vers la « tour de contrôle » de Saint-Denis. D’autres interruptions plus spectaculaires sont à attendre les étés prochains pour ce qui est du trafic de la gare de Paris-Nord. Ceci alors que s’achève la reconstruction du poste des Ardoines (RER C) à Vitry-sur- Seine, qui sera inauguré en cours d’année.