C’était la cinquième édition des Grands prix de la région capitale, événement organisé par le Club VR&T. Depuis leur création, bien des choses ont changé dans la mobilité, en Île-de-France précisément. C’est politiquement le cas, avec l’élection en 2015 à la présidence de la région de Valérie Pécresse, porteuse d’un projet de « révolution des transports ». La dimension est déterminante, mais elle ne suffit pas à épuiser les sujets. La société change, et la mobilité avec. Certaines réalisations que le Club VR&T récompense ou remarque cette année étaient à peine à l’horizon il y a cinq ans. Prenez la navette autonome. Qui se serait attendu à la voir circuler dans des points aussi importants de la région que la Défense, le Bois de Vincennes ou le plateau de Saclay ? Certes, ce ne sont encore que des expérimentations, mais le véhicule électrique autonome a pris date avec l’avenir : on ne l’arrêtera pas. Le souci de la modernisation ne fait que croître et cette année, ce n’est pas la rénovation d’une infrastructure qui est distinguée mais, avec le RER A, la mise en place d’un pilotage automatique améliorant grandement l’exploitation. L’optimisation a de beaux jours devant elle dans un vieux pays où l’on a beaucoup bâti. Beaucoup, pas tout. Distinguer la naissance du tram express T11 le rappelle. Certes, ce service nouveau sur une infrastructure nouvelle, bénéficie d’une plateforme ancienne, mais il montre qu’il faut bâtir encore. Remarquons que la logistique urbaine n’occupe toujours pas, comme on dit, le dessus de la pile… Ce qui n’empêche pas le projet Vule partagés d’être tout à fait digne de son prix. On observe en logistique des frémissements et gageons que d’ici l’an prochain un vrai cap, ou si l’on veut un gap, sera franchi. Remarquons que le service Autolib’ grâce au passe Navigo représente une nouvelle étape dans la mise en place d’un sésame de tous les services de mobilité. Bientôt, qui sait, le covoiturage y trouvera-t-il une place ? À suivre… Belle idée, avec Chronopro qui profite de la révolution digitale pour baisser le prix du transport à la demande, si intéressant dans les zones périurbaines. Saluons aussi un jury courageux, qui décerne le prix Smart city à la prise en compte de personnes présentant un handicap mental, quelle qu’en soit la nature… Signalons encore que le prix qui va à SNCF Immobilier pour Ground Zero montre que, dans une région capitale qui se métamorphose, il y a un vrai sens à orchestrer des usages éphémères dans des lieux qui n’en ont pas fini de bouger.
Prix Intermodalité : Les meilleures initiatives en matière de liaison entre les modes de transport sont ici mises à l’honneur.
Le vainqueur, parrainé par Alstom : Le service Autolib’ accessible avec le passe Navigo
Depuis la mi-avril 2017, les possesseurs d’un passe Navigo peuvent l’utiliser pour louer une Autolib’, grâce à une convention entre Ile-de-France Mobilités et Autolib’ Métropole. 4 000 Autolib’ sont aujourd’hui disponibles dans 90 communes d’Ile-de-France. La carte Navigo, qui permettait déjà l’utilisation du Velib’ comme, depuis janvier, celle du Batobus à un tarif préférentiel, devient progressivement le sésame de tous les services de transports franciliens.
Les challengers :
-La gestion des déplacements des salariés de la Plaine Saint-Denis pendant l’Euro 2016
SNCF Transilien s’est fixé pour objectif de faire voyager les supporters dans les meilleures conditions possible pendant l’Euro 2016, événement sportif exceptionnel. L’enjeu : éviter que les voyageurs du quotidien (les salariés de La Plaine Saint-Denis) ne croisent les flux de supporters se rendant aux matches. SNCF Transilien a donc adressé une série de mails indiquant, match après match, les bons réflexes que devaient avoir les salariés, et notamment : décaler leurs horaires, voire télétravailler, ou éviter les réunions extérieures pour limiter leurs déplacements. Diffusées dans une quarantaine de grandes entreprises, ces campagnes ont renseigné plusieurs dizaines de milliers de salariés.
-Le ripage du pont-rail de Champigny pour l’arrivée du Grand Paris Express
L’intermodalité, il faut la pratiquer, mais il faut aussi la préparer. C’était l’objet des travaux spectaculaires pour le Grand Paris Express, réalisés du 23 au 27 janvier de cette année par SNCF Réseau, maître d’ouvrage et maître d’oeuvre d’une opération financée par la SGP. Il s’agissait de riper un pont-rail de 3 500 tonnes sous les voies de la Grande Ceinture, afin de créer un accès à la future gare du Grand Paris. On ne peut saluer l’opération de Champigny sans noter la réussite, à la mi-août, de celle de Fort-d’Issy- Vanves-Clamart. Avec, cette fois, le ripage d’une dalle de 7 000 tonnes, qui constituera le toit de la future gare de la ligne 15 du Grand Paris Express.