Les projets tous azimuts de Rennes représentent deux milliards d’euros d’investissement entre 2015 et 2020. La gare, immense chantier à ciel ouvert, en est une belle illustration.
Le ciel de Rennes est hérissé de dizaines de grues. Crise ou pas crise, la capitale bretonne, désormais à 1 heure 25 de Paris a fait le choix d’investir massivement dans ses infrastructures et équipements : environ deux milliards d’euros entre 2015 et 2020. Grâce à la complémentarité avec les TER, « toute la métropole se trouve à moins de 2 heures de Paris », souligne la SNCF. D’ailleurs, Rennes Métropole a lancé mi-mai sa campagne « Passez à l’Ouest », dans l’espoir d’attirer jeunes actifs, chefs d’entreprise ou investisseurs franciliens sur son territoire. La plupart des grands projets ont été enclenchés vers 2008. Ligne B du métro, pôle d’échanges multimodal qui transformera la gare en temple des transports, quartier d’affaires EuroRennes destiné à accueillir 7 000 emplois, ainsi qu’une foule de programmes immobiliers expliquent la présence massive d’engins de chantier en ville. « Tout n’était pas complètement dépendant de la grande vitesse, mais tout bénéficiera de la LGV, explique Jean-Luc Gaudin, vice-président chargé de l’Aménagement à Rennes Métropole. Une fois posée la question de la capacité, donc de la refonte de la gare appelée à doubler son trafic, survenait immédiatement celle du quartier l’avoisinant, appelé à vivre autre chose alors qu’il n’avait pas été revu depuis des dizaines d’années. » « La métropole développe une vraie stratégie territoriale depuis des décennies, confirme Henri-Noël Ruiz, président de l’agence d’urbanisme locale (Audiar). Toutes les études montrent que la grande vitesse est un accélérateur de dynamiques préexistantes, en positif ou en négatif… »
Une dynamique positive
Or, depuis une vingtaine d’années, les voyants sont au vert dans cette métropole de 450 000 habitants : une croissance démographique de l’ordre de 1 % par an ; un taux de chômage de 8,3 % ; pas de quartiers véritablement sensibles, la ligne A du métro ayant désenclavé les zones d’habitat social comme Villejean ; et une dynamique de création d’emploi notamment grâce au numérique qui a permis d’absorber sans heurt la perte de 4 000 emplois des usines PSA… Autre moteur, l’enseignement supérieur et la recherche attirés notamment grâce à la nouvelle cité internationale. « Pour entretenir la dynamique, il faut rester proactif », souligne le patron de l’Audiar. Parmi les explications du succès, l’urbanisme parfaitement maîtrisé de la « ville archipel » et de sa ceinture verte, un véritable cercle vertueux. Dans le quartier EuroRennes, autour d’une gare qui sera entièrement reconfigurée d’ici à deux ans, les premiers immeubles sortent de terre. Avec lui, le centre de Rennes s’étendra da