Niort ne s’est pas spécialement mis en frais pour l’arrivée de la LGV. Mais « être à moins de deux heures de Paris, c’est vraiment génial pour nous en termes de marketing », se félicite Jérôme Baloge, le président (UDI) de cette agglomération de 125 000 habitants. Contre 2 heures et demie aujourd’hui, le temps du parcours pour Montparnasse tombera même à 1 heure 50 minutes trois fois par jour sans rupture de charge. Via, pour ces directs, le contournement de Fontaine- le-Comte.
On le sait, Niort est un siège quasi historique des mutuelles françaises. Et il faut dire qu’ici, où depuis les années 70 on leur déroule le tapis vert aux portes du Marais poitevin, les assureurs avaient fait cause commune avec les élus pour être bien servis. Maif, Maaf, Macif, SMACL, Groupama… mutuelles mais aussi assurances assurent à eux seuls 11 400 emplois (plutôt des bac +2). « À Niort, il y a plus d’emplois que d’actifs résidents : 125 emplois pour 100 actifs », analyse Jérôme Baloge. Cadres, consultants, salariés en formation… se déplacent beaucoup. « Le matin, le 6h14 vers Paris est déjà bondé tous les jours », explique une Niortaise. L’élastique TGV va rapprocher la ville de Paris avec 14 dessertes chaque jour. Même si on déplore encore quelques trop longues minutes d’arrêt à Poitiers pour l’attelage à certaines rames d’Angoulême. La gare, fréquentée par 800 000 voyageurs par an, espère bien atteindre le million rapidement. Dans ce troisième pôle financier de France, où le tertiaire assure un versement transport conséquent, « nous aurons en septembre, dit Jérôme Baloge, le plus grand réseau de bus gratuits de France. Sur une agglo de 800 km2 ».
Une agglo en quasi continuité urbaine avec celles de La Rochelle, Rochefort et Saint-Maixent- l ’École. Niort joue sa propre carte. Elle n’en a pas moins constitué l’an dernier avec ces trois villes et sept autres intercommunalités un pôle métropolitain commun baptisé Centre Atlantique « que le rail fédère et articule », défend Jérôme Baloge. De quoi tenter avec son demi- million d’habitants de résister aux deux gros aimants économiques que sont Bordeaux et Nantes. Dans ce cadre de vie à la fois paisible et dynamique, « le prix moyen du mètre carré reste presque moitié moins élevé qu’à Nantes », souligne-t-il. Autour de la gare, les premiers achats de foncier sont lancés pour développer de quoi répondre à la demande avec un nouveau pôle économique qui comprendra couveuse et accélérateur d’entreprises.
Mais la Sentinelle du Marais Poitevin, comme on appelle la ville avec son vieux donjon d’Aliénor d’Aquitaine, espère aussi que le TGV attirera plus d’adeptes du tourisme vert et bleu venant découvrir la faune et la flore de ce patrimoine unique. Même s’ils peuvent aussi débarquer en bus low cost : les Ouibus, Flixbus, isilines… sont déjà là.
